L’économie d’usage : une révolution durable dans le secteur du bâtiment
Dans un contexte de prise de conscience croissante des enjeux environnementaux et de durabilité, l’économie d’usage émerge comme une solution forte dans le secteur du bâtiment. Traditionnellement, l’accent était mis sur la propriété et l’exploitation des bâtiments, mais l’économie d’usage propose un changement de vision.
L’économie de la Fonctionnalité et de la Coopération (EFC), transforme le secteur du bâtiment en privilégiant une utilisation plus efficace des infrastructures existantes, en favorisant l’éco-conception et en maximisant la durée de vie des bâtiments.
À l’occasion de la dernière édition du salon Produrable, Jérôme Loison dirigeant fondateur de SIMPEL a animé une table ronde sur l’économie de la fonctionnalité et de la coopération.
Fabrice Bonnifet, directeur développement durable et qualité, sécurité environnement du Groupe Bouygues a développé sa vision de l’usage dans l’industrie du BTP.
De nouveaux modèles d’affaires émergent, centrés sur l’usage et le partage.
Flexibilité et adaptation pour faire face à des usages changeants
Le constat de départ est éloquent : Fabrice Bonnifet souligne qu’en France « 6 millions de logements sont sous occupés avec en moyenne 2 personnes qui occupent 4 ou 5 pièces ». Même phénomène pour les bâtiments tertiaires avec un « taux d’occupation de 20-25% ».
L’un des principaux avantages de l’usage dans le secteur du bâtiment est la flexibilité qu’elle offre aux utilisateurs. Cette flexibilité permet une utilisation plus efficiente des ressources, en évitant les espaces inutilisés ou surdimensionnés.
Les entreprises évoluent constamment, que ce soit en termes de taille, de structure organisationnelle ou de besoins opérationnels. Les organisations peuvent opter pour des modèles d’utilisation qui leur permettent d’adapter l’espace à leurs besoins changeants.
Optimisation de l’occupation des bâtiments
Des acteurs du secteur accompagnent les entreprises dans l’optimisation de l’occupation des bâtiments. Bouygues Construction favorise par exemple « la sous location de certains espaces considérés comme partageables ».
Fabrice Bonnifay souligne que « 40% des espaces sont partageables : parkings, salles polyvalentes, restaurants d’entreprise, salles de réunion, auditoriums… ».
Au lieu de laisser des espaces vacants pendant des périodes prolongées, les propriétaires peuvent louer ou partager ces espaces avec d’autres utilisateurs temporaires ou complémentaires. Des entreprises du secteur des services pourraient utiliser des espaces de bureaux partagés pendant certaines heures de la journée, tandis que d’autres organisations peuvent les occuper pendant d’autres périodes.
Cette approche permet de maximiser l’utilisation des bâtiments et de réduire la vacance d’espace.
Réduction des coûts et de l’empreinte environnementale
L’industrie du BTP produit 42 millions de déchets par an avec un taux de réemploi de moins d’1% (source Ademe).
L’utilisation efficiente des bâtiments contribue à la réduction des coûts opérationnels et de l’empreinte environnementale. En optimisant l’occupation et en évitant les espaces inutiles, les entreprises peuvent réduire leurs dépenses liées à l’immobilier, telles que les loyers, les frais de maintenance et les coûts énergétiques.
On pourrait envisager la « récupération » des équipements en fin de vie, réutilisés pour construire d’autres bâtiments. Il faut préalablement que ces éléments soient « éco-conçus pour être facilement démontés et réemployés ».
Une utilisation plus efficiente des bâtiments conduit à une réduction de la consommation d’énergie, de l’eau et des autres ressources nécessaires au fonctionnement des infrastructures. Cela favorise une approche plus durable et contribue à la lutte contre le changement climatique.
Les solutions d’usages dans le BTP en BtoB et en BtoC
En matière de logement, le nombre d’habitants peut fluctuer. Au départ, le foyer compte des enfants, puis les enfants partent (parfois reviennent) et laisse place parfois à des familles recomposées. Certaines habitations sont ainsi progressivement sous utilisées.
L’enjeu est de créer des logements modulaires, des « logements dans le logement » en créant des espaces qui pourraient être transformables.
Ce seraient plusieurs millions de personnes qui pourraient se loger sans l’obligation de construire de nouveaux mètres carrés.
Lorsque le preneur principal n’en n’a pas l’usage, il est possible de mettre à disposition les espaces à des utilisateurs secondaires.
Ce partage d’espace crée de la valeur pour le propriétaire du bâtiment qui va récupérer des recettes d’exploitation qu’il n’a pas lorsqu’il y a un preneur qui paye un loyer simple. Avantage de l’usage !
En BtoB, le parking d’un bâtiment tertiaire qui sert la journée pour les employés qui se rendent dans ce bâtiment, peut servir la nuit à des riverains qui n’ont pas de place de parking par exemple.
Intéressant pour réduire l’empreinte carbone de l’entreprise (moins d’infrastructures créées).
Cela permet également de baisser les coûts d’utilisation des infrastructures. Plus elles sont utilisées, moindre est le coût de l’utilisation (grâce à un plus grand nombre d’utilisateurs).
Même si certains freins persistent, en matière d’assurances ou de mise en place des systèmes d’information, l’économie d’usage transforme le secteur de la construction. En mettant l’accent sur la flexibilité, l’optimisation de l’occupation, la réduction des coûts et l’empreinte environnementale, cette approche offre de nombreux avantages aux industriels, aux propriétaires et aux utilisateurs BtoC et BtoB.
En adoptant ces pratiques, le secteur du bâtiment contribue à un avenir plus durable et rentable.
SIMPEL : EXPERT DE L’USAGE EN BTOB ET BTOC
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